Je suis fils d'hiver
Et toi, fille du Saint-Laurent
Nos rêves en bandoulière
On n'a pas peur du grand vent
Mais les marchands d'avenir
Voudraient nous faire croire
Qu'on n'a rien à dire
Quand s'écrit notre histoire
Moi, je ne veux pas m'éteindre
Et rentrer dans le rang
Où les vies sont les mêmes
Et les rêves sur un banc
Comme des enfants en cavale
Qui refusent de dormir
Quand s'éteint leur étoile
Et qu'il faudrait vieillir
Allons, partons ensemble
Vers des contrées sauvages
Où les gens nous ressemblent
Et n'ont qu'un seul visage
Au début, nous serons seuls
Puis viendront des milliers
À croire que la boussole
Est salement déréglée
Et je ne peux pas te dire
De quoi sera fait demain
Mais à craindre le pire
Je sais qu'on ne fait jamais rien
Comme des enfants en cavale
Qui refusent de dormir
Quand s'éteint leur étoile
Et qu'il faudrait vieillir
J'ai pas peur de la route
Des surprises en chemin
J'ai même croisé le doute
Dans les lignes de ta main
Mais j'ai jamais voulu
D'une vie en pacage
J'aime mieux sourire à l'inconnu
Si l'inconnu a ton visage
Je sais le jour qui passe
Et qu'il ne revient guère
Que le temps nous enlace
Pour nous rendre à la terre
Et puisque l'on devient
D'la poussière dans le temps
Demain, nous ne serons rien
Mais aujourd'hui, on est vivants
Comme des enfants en cavale
Qui refusent de dormir
Quand s'éteint leur étoile
Et qu'il faudrait vieillir
Puisque ton cœur est un poème
Qu'il rime sous mes doigts
Que tes cheveux s'emmêlent
En dansant sur ma voix
Laisse-moi te redire
Que c'est pas nous les méchants
On est des milliers à le dire
Et à répondre présents