Il est une heure ou la marée basse balaie le cœur de l'Océan
Elle se faufile, fuyant au large, emportant sables et graviers
Doucement le flux se défile, et sous nos yeux contemplant
Tout ce que l'on a risqué est désormais perdu
Comme un rafiot échoué misérablement sur le sable
La peau tannée par le sel et l'écume
Par ce qui restera posthume
De nos plus ardents souvenirs
Le grand voyage de la vie
Le port ou jadis, j'eu la chance d'amarrer
Aux entrailles de la joie qui baigne d'or la terre
Et promet à la tête que le cœur se serrera encore
J'en ai connu des extases et des voluptés
Le temps inonde, à en être chamboulée
A flots, et tellement que j'en ai eu les yeux fermés
Quelques intenses et précieuses secondes
On se réveille toujours en eaux troubles
Tu regardais la mer, elle-même est partie et n'est jamais revenue
Regarde L'Horizon se fondre dans notre néant
Chaque pas en avant, nous approche un peu plus de la mort
Les années aujourd'hui ne paraissent plus que des heures
Que l'on compte sur les doigts, que l'on tri sur le grès
Se pencher, ramasser ce qui, comme nous, a échoué
Collecter les piètres restes de notre âme de voyageur
De tous ces va-et-vient il ne me reste plus que le vague à l'âme
Et de sombres ruines, que le courant a dévastées
Alors nous voilà tous, comme des pécheurs prisonniers
A guetter le reflet de ce qui nous condamne
Nous même et tous les autres!
Ici, ce n'est plus nulle part
La Marée a emmené avec elle et le cœur et le chemin
Et ce qui reste, en d'autres temps, sera emporté au hasard
Mais pendant que l'on fait les comptes
Aux coquilles vides, et coquillages abandonnés
La Marée haute remonte
Violemment, et elle se tait