Un jeun' homm' parti d'Paris
Pour voir le Misisipi
L'paradis des joli's filles,
Un soir, en se promenant,
Vit un' femm' qui gentiment
S'abritait sous un' mantille.
S'approchant à petits pas
Il lui murmura tout bas :
Pristi que vous êtes gentille !
Dites-moi, mon petit chou,
Comment donc vous nommez vous ?
Ell' lui répondit : You you !
R : Elle était gentill' comm' tout,
You you you !
Elle ondulait gracieus'ment
En marchant.
Il dit : pour causer p'tit loup,
Moi j'irai sous les bambous
Avec vous
Ma petit' You you !
Elle avait d'grands yeux fendus,
Des cheveux noirs tout crépus,
Agrémentés d'un' aigrette,
Des p'tits pieds, des petit's mains,
Des lèvres fait's au carmin
Et de mignonnes fossettes.
Bien qu'ell' parla peu l'français
Tout d'même ell' le comprenait,
Quand il lui contait fleurette
S'il lui prenait un baiser
Vit' d'un p'tit geste discret
Ell' lui montrait l'autr' côté
R : Elle était gentill' comm' tout,
You you you
Avec ses gestes mutins
Et câlins.
Tous les soirs, sous les bambous,
Il bécottait de partout
Son bijou
Sa petit' you you !
Pour la France un beau matin
L'amoureux partit soudain
Laissant you you sur l'rivage.
Un an après par l'courrier
Il reçut d'elle un billet
Avec un' p'tit' fleur sauvage
Disant : pensant t'fair plaisir
Je t'envoi' ce souvenir,
Car ces fleurs sont mon image,
Comm' souvenir de toi j'ai
Un joli petit Français,
Chéri, c'est tout ton portrait.
R : En lisant ces mots si doux
De you you
Il lui répondit viv'ment :
Viens, j't'attends !
Car je veux mon petit loup
Etr' le pèr' de ce joujou
Et l'époux
De ma p'tit' you you !