Mon cœur n'est pas prisonnier
Quoique sans joie et sans soleil
Sans cesse une voix l'éveille
Le tirant de ce qui forme son corset
Cette voix elle est ma vie même
Elle est ma fin et mon désir
Un visage qui ne peut mentir
Comme ne peut mentir l'œil de celui qui aime
En elle loge le ciel entier
Avec tous les oiseaux du monde
Sous l'orbe close leurs chants se répondent
Comme autant de cailloux le long du sentier
Où je vais
Plus loin que moi
Je vais plus loin que moi
Dans la nuit sous l'immense masse
Sous la sourde écume des temps
Titubant j'avance sans grâce
Sans changer de place je mue et je m'étends
Là où se déploie mon rêve
En des lieux où je suis absent
Où mes pas se portent loin devant
Tandis que je pourris et change sans trêve
Je vais
Plus loin que moi
Je vais plus loin que moi
Un jour sur mes larges bras
Fleuriront les oiseaux du monde
Ils loueront cette voix féconde
Enfin rassasiés de soleil et de joie
Je suis
Plus loin que moi
Je suis plus loin que moi