On traverse une longue mer en bateau
Vogue entre la naissance et la mort
Les éclairs qu'on voit descendre annoncent que Thor a fait trembler son marteau
Chaque jour est un espoir d'apercevoir les terres
On souffle dans les voiles comme si ça nous avançait plus vite
Partis loin du foyer, faut pas décevoir nos pères
Puisse ma bonne étoile me garder à l'écart des fusils
Marin qui communique tout seul, les constellations comme unique boussole
Demain, quelqu'un racontera mes conquêtes à ceux qui sont restés aux pieds de la course
Naviguer sans en mesure les risques
Une lame aiguisée pour se donner justice
Même si la nature et le temps nous brusquent
On sera mieux de l'autre côté du Styx
Le ciel bleu me déstresse
La tempête a brisé les feux de détresse
Je vais là où l'eau coupe le soleil en deux
Tous les hommes ont l'aventure qui sommeille en eux
Tous les jours les yeux fixés en l'air
Au plafond, j'observe danser les vagues
Sous mes pieds, des coraux séculaires
Des bas-fonds, j'aimerais monter en surface
J'envie presque mes bulles d'air, elles qui montent sans cesse
Guidées par la poussée d'Archimède
J'envie presque mes bulles d'air, j'pense plus qu'à ça depuis qu'j'ai vu l'ciel
J'ai bu la tasse, j'ai vomi tout l'sel
Passer sa vie sur la côte
Sans jamais n'avoir pris le large
Passer la nuit sur les eaux
Sentir la brise sur sa peau, ah
Passez-moi vite un bateau ou j'irais là-bas à la nage
Quitte à m'en briser les os sur les récifs quand viendra le premier orage
J'ai choisi de briser l'étau, j'ai choisi le cap, j'en avais le pouvoir
Un manteau en moins dans le couloir, un mouton en moins dans l'enclos
Le menton posé sur les paumes
J'observe les terres s'éloigner sans m'émouvoir (bye bye)
Face à Newton, faut toujours se battre pour se mouvoir
Eh, je sors de ma case pour goûter l'air, tant qu'on est debout les jours comptent
On aimerait souvent gagner la course, on noie ses rêves dans une bouteille de bourbon
Mes souvenirs ont coulé, je navigue en eaux troubles
Autour de moi, que des vautours
J'ai laissé mes amis sur les goudron, on a fait nos au revoir en attendant les beaux jours
On essaie de se donner sens en guettant les réponses dans le ciel mais
Qu'importe la taille de nos connaissances, on apprend qu'on est peu de choses sans les siens
En prenant la route on garde l'essentiel
Les souvenirs, un jerrycan d'essence
Et puis, on verra bien, j'espère juste qu'il f'ra beau
J'ai senti le sable sur ma figure comme si la plage flottait dans le vent
Ce n'est rien si le bateau se fissure, plutôt mourir dans l'eau que dans le sang
Un peu d'eau, c'est l'océan, du sable dans les souliers, c'est le désert
Une femme dans mes draps souillés, le dessert, j'ai gardé mon cœur d'adolescent