Nous vivons dans une trop vaste maison
Construite avec tant de bois mort
Un coffre de bois mortifère
Abritant une chevelure opulente
Où s'échappe une senteur de bois vert
Je ne peux la toucher
Damné par mon sang
Je ne peux pas la toucher
Je ne peux pas éviter
Qu'ils lisent en ma tête, ce que moi seul espère
Après avoir clos la porte de sa retraite
Au soir, ma sœur récite sa prière
Elle embrasse son rosaire, se détache les cheveux
J'entends sa jupe glisser au sol
Je perçois sa respiration
Les fragrances de sa carnation sont les mêmes
Que celles des arbres
Gardiens qui croissent derrière, derrière notre manoir
Ce qui s'infiltre en notre manoir, croissants et méprisants
Et oublieux du monde si vain des Hommes
Elle n'habite pas vraiment en ces lieux
Malgré ma coupable impuissance
Et ce lien, pesant comme un diadème de fer
Dois-je la laisser partir ?
Malgré tous ces poissons noirs
Que je vois s'agiter en mes veines
Dois-je la laisser partir ?
La Nuit pour repaire
Mains tendues, seuls remparts
Songes d'été, Mains liés
Comme une multitude de fois
Auparavant, derrière le paravent
Où ses yeux étaient comme noyés d'extase
Où elles couvraient la pourriture
Mêlée à ses membres
Et maintenant, elles se meuvent
Je les entends se mouvoir
Tout autour de moi
Car toutes les Ombres me le disent :
Les morts doivent rester avec les morts
Dois-je la laisser partir ?
Je ne peux pas la toucher
Je ne peux la combattre.
Au pied du grand escalier
Je l'observe encore se mouvoir
Elle est comme captive ici
Se terrant derrière cette fausse porte